Comment distinguer ce qui est incontournable de ce qui ne l’est pas?
Épineuse question. Surtout dans la mesure ou je n’ai pas tout entendu. Loin de là. Alors, j’ai choisi d’y aller pour une certaine simplicité : quels sont les albums qui ont fait leur apparition, de la façon la plus régulière, dans les différents lecteurs CD de mon environnement immédiat (maison, automobile) ou dans mon lecteur MP3 portatif.
Résultat? Petite sélection de six titres, sans ordre particulier.
Basia Bulat, Heart of My Own
J’avais bien apprécié ce que Basia Bulat avait donné avec Oh My Darling (les auditeurs réguliers de l’émission matinale de CKRL auront d’ailleurs pu le constater). Dès la sortie de l’album, en janvier, je me suis littéralement « garroché » chez mon disquaire pour me procurer ce nouvel opus. Avec un peu plus d’instruments que le premier. Un peu moins intimistes. Quelques éléments qui fonctionnent, certes, un peu moins bien. Mais ce qui marche, marche sans heurts. Un folk aux accents celtiques fort apprécié en 2010.
Owen Pallett, Heartland
Auparavant, Owen Pallett fonctionnait sous le nom de « Final Fantasy ». Pour diverses raisons, il a du abandonner ce pseudonyme et y aller, tout simplement, avec son vrai nom. Et on ne pourrait imaginer de meilleure façon de présenter Pallett. Avec « Final Fantasy », on pourrait s’imaginer un groupe, alors que, derrière cette délicieuse musique, c’est un homme seul, son violon et de l’équipement sonore. Après un excellent EP (He Poos Clouds) Pallett nous est revenu en 2010 avec le tout aussi excellent (voire plus!) Heartland.
Jérôme Minière, Le vrai et le faux
Probablement l’un des auteurs-compositeurs-interprètes québécois que j’apprécie le plus. Il ose, à sa façon, se réinventer, d’album en album. Entre Petit cosmonaute, Chez Herri Kopter, Cœurs et Le vrai et le faux, oui, des similarités. Mais, aussi, beaucoup de différences, de variations. D’opus en opus, on redécouvre des nouvelles facettes de Minière, en continuité avec ce qu’il nous a présenté. Et, coup après coup, on aime. On se laisse séduire. Et, bon an, mal an, ses albums semblent s’intégrer plus qu’adéquatement aux listes de fin d’année!
Like Elliot Did, If You Want Me To, I Will
Celui-là, il est apparu presque de nulle part. Lors d’une séance d’écoute frénétique d’albums, à la station, je tombe sur ce petit bijou de François Chabot et Catherine Coutu. Ils décrive leur univers comme du « casio folk ». Et c’est un peu ça : du folk, avec un casio. C’est simple. C’est attachant. Après déjà une écoute on fredonne les airs proposés, des petites contines à saveur parfois plutôt surréalistes. Et on se dit que, pour nous, Like Elliot Did, c’est un peu la surprise de 2010.
Arcade Fire, The Suburbs
Ça, c’est probablement l’incontournable de 2010. L’album qui loge sur un peu tous les palmarès (ou presque). Après l’excellent Funeral. Après un Neon Bible en ayant déçu quelques uns, séduit d’autres. La formation montréalaise nous revient avec The Suburbs. Glorieux. Entraînant. En un mot : réussi. Un accord solide entre les pièces emblématiques de Funeral et l’émotion, parfois plus intime, de Neon Bible. À écouter.
Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra, Kollaps Tradixionales
Après la disparition (et renaissance annoncé, quoique temporaire) de Godspeed! You Black Emperor, il faut bien l’avouer, Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra s’est imposé comme LE nouveau groupe phare de la scène post-rock montréalaise. Sans nécessairement égaler ici leur excellent Horses in the Sky, la formation réussit toutefois à allier les tendance de ses premiers albums avec les explorations amorcées dans son avant-dernier né, Thirteen Blues For Thirteen Moons. Un nouvel esprit, bien lié avec le passé, avec l’évolution du groupe. Et, pour qui est le post-rock, un des bons albums de 2010.
En terminant, quelques autres mentions ?
D’abord, quelques albums québécois qui méritent largement le détour… Karkwa (bien entendu !) avec ses Chemins de verre ; Bernard Adamus, avec son premier opus, Brun. Ou encore Alexandre Desilets qui, après la réussite de L’éphèmère, nous est revenu avec un La garde solide et imaginatif.
Ensuite, avec quelques produits de la Capitale qui méritent de trouver leur chemin vers vos lecteurs CD ou MP3. Côté électro, dur de passer sous silence le très réussi Mystique Drums de Millimétrik. Côté folk, on recommendera plutôt Slow Parade de Randall Spear ou, encore, côté « country » l’album éponyme d’Isabeau et les chercheurs d’or.
Voilà. Quelques incontournables de 2010.
Auxquels, bien entendu, on aurait pu ajouter moult autres albums.